Appréciation des néo-carnismes
Bien que les néo-carnismes soient des idéologies défensives, chacun d'entres eux présente des idées qui méritent d'être considérées : comment traitons-nous les questions de bien-être animal à l'intérieur du complexe industriel carniste, même si nous luttons pour abolir ce complexe ? Existe-t-il, pour les végétaliens des façons de se nourrir plus durables ? Quelles sont les difficultés, en matière de santé, que rencontrent les nouveaux végétaliens et comment sensibiliser le public à ces questions afin que les professionnels de la santé, par exemple, soient plus favorables au végétalisme ?
Il est, de plus, essentiel que les végétaliens différencient les partisans des néo-carnismes des idéologies elle-mêmes. Ceux qui soutiennent le néo-carnisme sont, sans doute, réellement concernés par les problèmes que ces idéologies prétendent traiter. Ce sont des êtres humains aux prises avec des choix compliqués à l'intérieur d'un système compliqué. Les végétaliens devraient saluer la volonté de « moins nuire » de nombre de partisans du néo-carnisme, tout en continuant à inciter ces derniers à réfléchir plus profondément sur leur choix.
Néo-carnisme et progrès social
Les mouvements sociaux ne se développent pas le long d'une trajectoire rectiligne ; le changement social est lent, imprévisible et discontinu. Le véganisme est un mouvement révolutionnaire qui exige un profond changement de la conscience sociale et une transformation radicale dans notre rapport à nous-mêmes, aux autres êtres vivants et à la planète. Ce type de changement ne se réalisera pas sans rencontrer une grande résistance. Une résistance qui se manifestera de multiples façons : lois protégeant les exploiteurs d'animaux de plus en plus répressives, intensification de la propagande carniste, et émergence de nouvelles idéologies prétendant offrir des solutions intéressantes à des réalités déplaisantes.
En tant que véganes, nous devons identifier et mettre en lumière les néo-carnismes pour créer un dialogue plus authentique autour de la question de la consommation d'animaux. Un tel dialogue dépend en grande partie des véganes pour représenter les qualités et les comportements que nous demandons - en évitant les attitudes défensives et en comprenant et validant les préoccupations des partisans du néo-carnisme. Les partisans du néo-carnisme sont les alliés des véganes, pas leurs ennemis ; ils ont franchit une étape le long du continuum carniste. Leur volonté de réfléchir sur leur choix alimentaire et leur désir de moins nuire devraient être encouragés. Tout compte fait, les véganes devraient saluer les néocarnismes qui témoignent d'un changement dans la conscience sociale et sont les signes avant-coureurs d'un monde meilleur à venir.
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